Conte d'un futur souhaitable

Travailler

Je ne vous ai pas dit ce que je fais dans la vie !

Je suis ingénieur ! J'invente ou j'améliore des low tech. Même si ces technologies durables et utiles, ces basses technologies, sont accessibles, il faut bien trouver un gars qui s'amusera à faire des calculs de rendement, d'empreinte écologique ou de consommation d'énergie. Le gars en question, c'est moi !

Je suis également vidéaste. Je réalise de courts films pour promouvoir le tourisme et les évènements locaux. C'est mon côté artiste !

Un quart du temps, je suis citoyen paysan ! En plus de mon potager, je fait partie d'un super réseau d'associations qui permettent à des gens lambda de cultiver ce qu'ils n'auraient pas pu faire seul. Des céréales, du bois, des fibres végétales, du petit élevage...

Ah et je suis aussi vendeur, 3h par mois dans le magasin coopératif de mon quartier, "Le Bonobo". Nous l'avons appelé comme ça parce que c'est un animal qui fonctionne en société par le partage. Tous les membres partagent le travail pour pouvoir avoir accès à des produits de qualité à un prix imbattable.

De temps en temps, j'aide à la préparation d'un repas collectif : ça permet à tout le monde de manger bien et rapidement sans faire appel à un livreur ou à une multinationale.

Bref, vous l'avez compris : à la question "qu'est-ce que tu fais dans la vie ?", je ne peux pas juste vous répondre le titre de mon diplôme ou l'entreprise pour laquelle je travaille 40h par semaine. Pour moi, la vie est faite pour faire ce qui nous plait, aider les autres et s'aider soi-même.

Avec l'arrivée du revenu de base, nous avons complètement changé notre relation au travail. On peut voir ça comme une manière de rémunérer les activités non rentables mais bénéfiques à la société : bénévolat, aide aux anciens, éducation à la maison, arts, ... La plupart des gens sont partis à temps partiel, ils font moins de km chaque jour, il y n'y a plus de "chômage" !

Ce qui ont un emploi salarié à temps plein ne travailllent plus que 6h/jour, 4 jours par semaine. Leurs horaires sont flexibles, échelonnés pour éviter les pics de congestion dans les transports.

Désormais, nous avons tous plusieurs métiers, même les PDG et les ministres : en plus d'un manuel, plutôt lié à la terre, on peut en avoir un artistique, culturel, scientifique, politique ...

D'un certain point de vue, on peut se dire que ce changement a permis de stopper la course en avant technologique. Je m'explique : imaginez un ingénieur dans l'automobile dans le monde d'avant. On le paie pendant deux ans pour qu'il se creuse la tête pour finalement pondre quelque chose de vraiment abouti. Une belle automobile, comme on en fait plus 😉. Ça pourrait être la fin de l'histoire ! Son boulot est terminé ! Mais il a toujours besoin de son salaire... Peut-être va-t-il se rassembler avec les gens du marketing (ils sont dans le même problème que lui) et ils vont imaginer ensemble une nouvelle technologie, qui les occuperait pendant quelques années et leurs permettrait d'être payés pendant ce temps là ! Vive le progrès !

Je voulais ajouter un mot sur les sociétés coopératives. Il y en a plein pas loin de chez moi : je vous ai parlé du Bonobo et du pôle de mobilité. Les sociétés de transports sont également gérées par des coopératives locales ou régionales. En fait, beaucoup d'entreprises maintenant sont possédées par leur employées, leurs clients, leurs partenaires ou bien un mix de tout ça. Les acteurs concernés partagent de cette manière l'entreprise, le pouvoir, les problèmes et les avantages. Ça marche du tonnerre : on travaille toujours dans l'intérêt de tous, c'est plus démocratique !

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Bon, je vous ai dit que j'avais un carré de légume sur le toit de mon immeuble et un potager. Il se trouve à 5 minutes de chez moi le long du corridor de verdure. L'agriculture urbaine, c'est génial, mais c'est largement insuffisant !